jeudi 26 juillet 2012

VIVRE

DARK NIGHT RISES de Christopher Nolan

La bat-malédiction serait donc celle de l'éternel retour d'un même scénario dans lequel nos super-héros se retrouveraient coincés et dont ils finiraient par se lasser. Qu'ils doivent encore une fois sauver un empire qui s'effondre sous son opulence parce qu'enfant de la haute ou au contraire précipiter sa chute parce qu'issus des profondeurs de la populace, c'est toujours au bout du compte le même supplice : faire tourner, toujours un peu plus vite et dans les mêmes ornières, la roue de l'Histoire. Bons et méchants ne sont plus alors que des Sisyphes blasés qui ne rêvent qu'à une chose : que cette tabula rasa soit la dernière et pouvoir enfin s'enfuir avec leur bien-aimée pour aller boire un verre de marsala en terrasse à Florence. Pour la première fois peut-être l'ennui du spectateur est pris en charge par le héros lui-même. "C'est vivre qu'on veut, pas faire du cinéma" voilà peut-être l'ultime message délivré par ce Batman-là.